Mathieu Bock-Côté Mardi, 20 avril 2021 05:00 - Ils furent nombreux à croire, ces dernières années, que le Parti québécois était condamné à disparaître.
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Son cycle politique était terminé : c’était désormais au tour de la CAQ de jouer le rôle de grand parti nationaliste, dans un contexte où les Québécois semblaient pour un bon moment avoir tourné la page de l’indépendance, comme s’ils consentaient à ce qu’elle n’arrive pas, sans pour autant embrasser leur destin canadien.
Cégep
Il m’arrive encore de le penser. L’hégémonie du parti de François Legault sur notre vie politique est indéniable. Mais la remontée de la question linguistique pourrait bien rapidement révéler les limites de son nationalisme provincial et redonner une chance au parti souverainiste, qui embrasse un nationalisme décomplexé.
Le Parti québécois, en fin de semaine, lors de son Conseil national, a décidé d’appuyer massivement l’application de la loi 101 au niveau collégial.
Longtemps, cette proposition passait pour radicale. Manifestement, ils comprennent maintenant qu’elle relève du simple bon sens.
Devant l’anglicisation accélérée de Montréal et de Laval, les péquistes comprennent qu’on ne saurait plus se contenter de demi-mesures. Ils nous montrent à quelle hauteur nous devons agir si nous voulons survivre comme peuple.
Ceux qui s’opposent à l’application de la loi 101 au collégial devront maintenant expliquer pourquoi ils refusent cette mesure essentielle alors qu’ils reconnaissent l’urgence linguistique.
Nul ne sait si le PQ pourra renaître. Mais chose certaine, il confirme son utilité, sa nécessité, même.
Nécessaire
Les Québécois ont besoin dans leur vie politique d’un parti qui ne se contente pas d’un nationalisme cosmétique, et qui ose rappeler à l’électorat que notre enfermement politique dans un pays où nous sommes condamnés à la dilution démographique et à l’effacement linguistique ne saurait être un destin à la hauteur de notre histoire.
Dans le débat linguistique qui commence, le PQ vient de se poser comme l’interlocuteur principal du gouvernement. C’est majeur.