Le ministre des Finances, Eric Girard, devra trouver un moyen de faire payer une « contribution santé » à tous les antivax.
Michel Girard Jeudi, 13 janvier 2022 05:00
https://www.journaldequebec.com/2022/01/13/taxe-antivax--oui-mais-ce-sera-un-defi
À juste raison, le premier ministre François Legault en a ras le bol des antivax qui, du fait de leur entêtement à ne pas se faire vacciner contre la COVID-19, engorgent les hôpitaux lorsqu’ils attrapent le virus de l’heure, l’Omicron. Et par le fait même, cet engorgement entraîne notamment un dangereux délestage des malades en attente d’opération.
Comme « solution » pour faire comprendre aux antivax qu’ils représentent un danger public dans le cadre de la présente pandémie de coronavirus, M. Legault a finalement décidé de les pénaliser financièrement, simple question de leur faire prendre conscience qu’ils alourdissent physiquement et financièrement notre système de santé.
C’est son ministre des Finances, Eric Girard, qui a été chargé d’introduire une sorte de contribution « antivax » dont la perception se ferait par l’entremise de la déclaration de revenus.
Je lui donne mon appui !
Pas applicable avant un an
Cela dit, quelle que soit la mesure fiscale qui sera mise en place, elle ne pourra entrer en vigueur que pour la présente année fiscale 2022. Je vois mal le gouvernement Legault imposer pareille contribution antivax rétroactivement à l’année fiscale 2021.
C’est donc dire que la « pénalité » imposée aux antivax ne pourra être prélevée que lors de la production de la déclaration de 2022, laquelle sera produite au plus tard le 30 avril 2023.
Maintenant, quelle devrait être « la » mesure la plus susceptible d’être pénalisante pour les antivax, tout en étant, surtout, la plus facile à appliquer ?
La mesure utilisateur-payeur de daniel Paillé ?
Est-ce, comme le proposait récemment l’ancien ministre péquiste Daniel Paillé, « l’établissement d’un débit d’impôts ou d’un “Vaccimpôt” pour celles et ceux qui auront recours au système de santé en raison de la COVID-19, sans avoir été vaccinés adéquatement et sans avoir l’intention de le faire » ?
« Dès sa sortie du système hospitalier, suggérait M. Paillé, un non-vacciné recevrait un document fiscal indiquant les coûts encourus. Ces coûts seraient alors ajoutés aux impôts à payer à l’État québécois par le contribuable volontairement non vacciné. »
Une telle mesure ne viserait au bout du compte que les antivax qui se ramassent à l’hôpital. La suggestion de M. Paillé est certes intéressante puisqu’elle vise l’utilisateur non vacciné, mais son impact sur l’ensemble des antivax serait vraisemblablement marginal.
De plus, cela imposerait au réseau de la santé de mettre en place un système de facturation de frais hospitaliers. Pas sûr que le moment est bien choisi pour leur « imposer » une tâche administrative additionnelle.
Plus simplement
Je crois que l’introduction d’une « contribution santé antivax » applicable à tous les contribuables non vaccinés serait beaucoup plus simple à appliquer. Évidemment seraient exclus les non-vaccinés qui disposent d’une dispense médicale.
Ladite « contribution santé antivax » serait perçue par l’entremise de la déclaration de revenus. Dans la déclaration, il suffirait, par exemple, de poser la question : « Au 31 décembre 2022, aviez-vous votre preuve de vaccination contre la COVID-19 ? »
Si le non-vacciné répond « Oui » alors qu’il ne l’est pas, il commettra par le fait même une fraude fiscale et s’exposera à de graves conséquences. Parenthèse : bien des cas de fraude sont dénoncés par des proches !
Combien facturer aux antivax ?
Cela étant, quel montant devrait-on faire payer aux antivax ?
L’ancienne contribution santé qu’avait introduite le gouvernement libéral de Jean Charest s’élevait à un montant fixe de 200 $ en 2012. Sous le gouvernement péquiste de Pauline Marois, elle avait été remodelée en une contribution progressive en fonction de ses revenus, atteignant les 1000 $ pour les contribuables gagnant 150 000 $ et plus. Cette contribution fut abolie en 2017 sous le gouvernement libéral de Philippe Couillard.
Comme la COVID-19 ne fait pas de distinction en fonction des revenus que gagnent les antivax, il est tentant de facturer le même montant de « contribution santé antivax » à tous les antivax.
Le hic ? L’antivax qui gagne un gros revenu se fichera éperdument de ladite contribution à payer. Et l’antivax qui gagne un faible revenu s’en fichera tout autant s’il fait partie des 50 % de contribuables qui ne paient pas d’impôt.
Conséquemment, le ministre des Finances, Éric Girard, devra trouver une formule de « contribution santé antivax » qui pénalise sans exception tous les antivax, à défaut de quoi le gouvernement Legault donnera un coup d’épée dans l’eau.
Voilà le défi fiscal que pose la future contribution santé antivax !