Richard Martineau Jeudi, 3 septembre 2020 05:00 : Vous voulez vous faire respecter ?
https://www.journaldemontreal.com/2020/09/03/cest-stupide-mais-cest-comme-ca
Menacez de tuer tous ceux qui osent vous critiquer, vous allez voir, les gens vont devenir tout doux envers vous.
C’est magique.
Plus tu élèves la voix, plus tu roules des mécaniques, plus tu menaces tes détracteurs, et plus tu vas avoir la paix.
C’est comme ça que ça fonctionne dans ce bas monde.
TENDRE L’AUTRE JOUE
Les djihadistes qui ont fait couler le sang dans les locaux de Charlie Hebdo l’ont compris.
Vous en connaissez beaucoup, vous, des caricaturistes ou des humoristes qui se moquent ouvertement de l’islam depuis les attentats de janvier 2015 à Paris ?
Il n’y en a pratiquement pas.
Oh, rire de la religion catholique, ça oui !
On ne se gêne pas ! Et aux heures de grande écoute, en plus !
Pas un gala sans une blague bien salace sur les prêtres pédos ou Jésus qui voulait qu’on laisse venir à lui tous les petits enfants...
Mais face à Mahomet, tout le monde file doux.
C’est fou comme la peur de recevoir une balle dans la tête rend les gens polis, non ?
- ÉCOUTEZ l'entrevue avec Rachel Binhas, journaliste indépendante, à QUB radio :
Enfant, je croyais qu’il suffisait d’être gentil pour s’attirer le respect des gens. Affable, agréable.
Faux.
Il faut faire peur.
La preuve : il y a plein d’organismes qui luttent contre l’islamophobie.
Alors que les organismes qui luttent contre la christianophobie se comptent sur les doigts d’une main.
Même si, selon l’organisation internationale Aide à l’Église en Détresse, 500 millions de chrétiens à travers le monde – soit un chrétien sur quatre – connaissent des restrictions de liberté religieuse.
L’Église catholique a trop tendance à tendre l’autre joue.
C’est ça, son problème.
Si elle se montrait plus irascible, plus prompte, plus colérique, on la respecterait davantage.
Je sais, c’est stupide, mais c’est comme ça.
On respecte ceux que l’on craint.
UN CRIME RACISTE ?
Comme l’a dit Amine El Khatmi, président du Printemps républicain, un organisme français de gauche qui lutte contre les communautarismes et les crispations identitaires : « Ce qui me frappe, cinq ans après ces attentats, c’est de voir à quel point les anti-Charlie ont repris du poil de la bête.
« La critique de l’islam comme religion (et non la critique des musulmans comme individus) semble plus risquée que jamais. C’est ainsi que pour quelques propos acerbes contre cette religion, une jeune Française a fini protégée par la police, menacée de viol et de mort. C’est un échec collectif, comme si Charlie était tué une deuxième fois... »
La religion est une idée, comme le communisme ou le capitalisme. Et dans notre société, toute idée, aussi noble soit-elle, peut être critiquée.
Mais si vous avez le culot de critiquer l’islam (pour de bonnes ou de mauvaises raisons), on va vous traiter de raciste.
Sous prétexte que la majorité des musulmans sont « racisés » et que se moquer d’une idée partagée par des individus « racisés » est un crime raciste.
Tu peux rire du dieu d’un Blanc.
Mais rire du dieu d’un Noir ? Ça ne se fait pas !
Car le Blanc est par essence un oppresseur, et le Noir (ou l’Arabe), un opprimé.
Au royaume des antiracistes, les amis imaginaires qui vivent sur un nuage ne sont pas tous égaux.