Durs temps pour les lapins - Richard Martineau

Richard Martineau Samedi, 19 septembre 2020 05:00 : Je n’ai aucune patience pour les gens qui se foutent des consignes de sécurité sanitaires. 

https://www.journaldemontreal.com/2020/09/19/durs-temps-pour-les-lapins

Ils sont tannés de la crise... mais ils font tout pour qu’elle se prolonge !

Alloooooo ?

Comme dit un de mes amis : « L’ascenseur ne se rend pas jusqu’en haut. Les lumières ne sont pas allumées dans toutes les chambres. Il manque quelques boutons à leur télécommande. Leur radio ne capte pas toutes les fréquences, etc. »

LE CORRIDOR

Mais je suis quand même indulgent quand il s’agit de jeunes.

Car, avouez-le : c’est un sale temps pour avoir 20 ans. 

Je me moque souvent de mes petits lapins, mais je n’échangerais pas ma jeunesse contre la leur. 

À mon âge, le confinement, c’est quasiment une bonne nouvelle.

« Enfin, je n’aurai pas à inventer une raison pour ne pas aller souper chez Machin demain soir ! »

Un livre, du vin blanc, une bonne série, ma blonde appuyée contre mon épaule sur le sofa...

Qu’est-ce que je peux demander de plus ?

Je suis allé danser dans tous les bars, j’ai bu tout ce qu’il y avait à boire... 

Papy prend ça cool, maintenant !

Mais à 20 ans, tu es une machine à avoir du fun.

C’est pour ça qu’on t’a mis sur terre : pour t’éclater. 

Faire le party. 

Vieillir, c’est marcher dans un grand corridor.

Au début, tu ouvres toutes les portes que tu croises, pour voir ce qu’il y a derrière.

Tiens, je vais essayer ça. Et ça. Pis ça encore. Pis encore ça.

Tu te cherches. Tu expérimentes.

Mais plus tu avances dans le corridor, plus tu te connais, plus tu sais ce que tu aimes et ce que tu n’aimes pas, et moins t’as envie d’ouvrir des portes. 

Eh bien, nos jeunes, aujourd’hui, commencent à marcher dans le corridor de la vie et toutes les portes qu’ils croisent sur leur chemin sont fermées à clé. 

Pas de party ! Pas de baise d’un soir ! 

Tu parles d’une jeunesse plate !

CLIGNER DES YEUX

La jeunesse, ça dure le temps d’un flash.

Tu clignes des yeux, et c’est fini.

Tu te retrouves avec la job, la vie de couple, l’appartement, le loyer...

Je vais me souvenir toute ma vie de mon party de graduation. Regardez « Péter la fiole en deux » dans le dictionnaire, et vous allez voir ma grosse face. 

Eux n’ont pas eu de party.

Ou alors sur Zoom.

Yé. Le fun est pogné. Houlala. 

Alors pas étonnant qu’ils l’échappent, des fois. Qui ne le ferait pas ?

Ils ont 20 ans, les hormones au plafond ! « Ils bandent au vent », comme dirait Michel Barrette.

Vous me direz : « Oui, mais il y a la PCU, ils sont payés pour rester chez leurs parents et se pogner le CU, c’est quand même agréable ! »

Mais qui va devoir payer les dépenses de mononcle Justin ?

EUX !

Les jeunes ne le savent pas, car ils connaissent autant les règles de l’économie que moi celles du cricket, mais ce sont eux qui vont payer l’élection que Justin est en train de s’acheter avec notre carte de crédit !

Ce sont eux que Justin – ou ses successeurs – va tondre ! 

Alors, avant de blâmer les jeunes, mettez-vous dans leurs souliers.

Et dites-vous : que ferais-je, à leur place ?

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