Écrasés sous un État obèse - Richard Martineau

Richard Martineau Dimanche, 10 mai 2020 05:00 Question quiz du jour... : Qui a dit que l’État est un « effroyable corps parasite qui recouvre comme une membrane le corps de la société et en bouche tous les pores » ?

https://www.journaldemontreal.com/2020/05/10/ecrases-sous-un-etat-obese

Qui a comparé l’État à un « boa constrictor » ?

Un libertarien de droite ? Un conservateur ? Un Trumpiste ?

Non. Karl Marx. 

Le retour du Jedi

Pour moi, s’il y a une image qui représente parfaitement la crise dans laquelle nous sommes plongés, c’est l’organigramme du ministère de la Santé et des Services sociaux. 

Vous vous demandez pourquoi il y a une telle dichotomie entre ce que les autorités de la santé disent et ce qui se passe sur le terrain.

Pourquoi le système tarde tant à réagir ? Pourquoi ça craque de partout ?

Allez sur internet et regardez cet organigramme. 

Tout est là.

Au fil des ans et des gouvernements, on a construit un État tellement gros, tellement obèse, tellement dilaté, tellement massif, un mastodonte tellement corpulent, bouffi et empâté que sa tête ne voit plus ses pieds. 

Vous vous souvenez de Jabba le Hutt dans Le Retour du Jedi ? Le monstre adipeux qui retenait captive la princesse Leia ?

C’est notre État. 

Il était censé nous protéger. Mais on l’a tellement nourri, il est devenu tellement gros qu’il n’est plus capable de bouger. 

Tout juste s’il peut respirer.

Une partie de Pachinko

Notre système de santé est devenu un labyrinthe, un enchevêtrement confus de structures et de super structures qui s’empilent les unes sur les autres, étouffant de leur poids les travailleurs de la santé qui s’activent, tout en bas. 

C’est une jungle, un écheveau rempli de dédales qui ne mènent nulle part.

Connaissez-vous le pachinko ?

C’est un jeu fort prisé des Japonais. 

C’est comme une machine à sous, mais verticale, et sans flipper.

Vous insérez des billes métalliques tout en haut, et vous les voyez descendre jusqu’en bas. 

Tout le long de leurs parcours, ces billes frappent des clous. Et chaque fois qu’elles frappent un clou, elles changent de direction. On ne sait jamais où elles vont aboutir. 

Notre État fonctionne de cette façon.

Les gens en haut accouchent de belles idées, de beaux concepts, de belles directives.

Ils lancent ces directives dans la machine, en espérant qu’elles vont se rendre à bon port en bas. 

Mais en chemin, ces idées frappent des structures. 

Hop, une structure ! Hop, une autre structure ! Un organisme ! Un CISSS ! Un CIUSSS ! Un établissement ! Un centre intégré ! Une coordination interrégionale !

À la fin, la belle directive que les gens d’en haut avaient lancée dans la machine se retrouve... à cent mille lieues de l’endroit où elle devait aboutir. 

Si elle n’est pas tombée dans un trou avant. 

Virus contre virus

En fait, lorsqu’on y pense, notre État est comme un virus.

Tout ce qu’il veut, c’est se multiplier. Plus de bureaux, plus de structures, plus de fonctionnaires, plus de pouvoirs !

Envahir un corps sain jusqu’à ce que celui-ci ne puisse plus fonctionner. 

C’est bien beau, investir toujours plus d’argent dans le système de santé. Mais si cet argent ne se rend pas en bas, à quoi ça sert ?

Ajouter un Commentaire

Code de sécurité
Rafraîchir

À propos

Les Manchettes c'est un blogue qui respecte et encourage la liberté d’expression.

Il apporte de l'information vérifiée et sans le filtre des médias traditionnels, donne la parole sans exclusivité à tous celles ou ceux qui veulent faire la différence.