Un an plus tard, hommage au gros bon sens - Richard Martineau

Richard Martineau Jeudi, 11 mars 2021 05:00 - S’il y a une chose que j’ai apprise, au cours de la dernière année, c’est que la majorité des gens font preuve de jugement.

https://www.journaldemontreal.com/2021/03/11/un-an-plus-tard-hommage-au-gros-bon-sens

Ce qu’on appelait à l’époque « le gros bon sens ». 

Ça fait 12 mois que d’un bord comme de l’autre, les crinqués hurlent à pleins poumons. 

D’un côté, les défenseurs des libertés individuelles déchirent leur chemise dès que le gouvernement demande aux gens de faire des sacrifices pour contenir la pandémie et faire baisser le nombre de cas.

« Libaaaaaaarté ! »

« Dictature ! »

« Merdias à la solde des francs-maçons mondialistes ! »

De l’autre, les obsédés de la sécurité sanitaire capotent et appellent la police dès qu’ils voient deux personnes jaser dans un parc. 

« Égoïstes ! »

« Imprudents ! »

« Il veut que son fils joue au hockey dans sa cour avec un ami, c’est un complotiste ! »

Et où se situe la majorité de la population ?

Entre les deux extrêmes. Comme toujours.

RESPECTUEUX, MAIS PAS MOUTONS

Les 12 derniers mois, les gens ont respecté les autorités, sans leur donner le Bon Dieu sans confession.

Le masque à l’école ? Oui, bien sûr. Mais faut-il vraiment le faire porter aux tout-petits ? 

Fermer les commerces ? O.K., on comprend. Mais pourquoi les fermer en région alors que l’épicentre de la pandémie est à Montréal ?

Interdire les rassemblements ? D’accord, faut faire le maximum pour ralentir la propagation du virus. Mais on ne pourrait pas permettre à nos enfants de pratiquer des sports d’équipe en toute sécurité ?

Bref, monsieur et madame Tout-le-monde ont suivi le gouvernement, mais pas aveuglément. 

Ils posaient des questions quand il y avait des questions à poser.

La manifestation de dimanche dernier pour la reprise des sports d’équipe en était le parfait exemple. 

Ce n’était pas un rassemblement de coucous. 

Ni une manif organisée par un parti politique en quête de votes ou une station de radio en quête de cotes d’écoute. 

C’était une initiative citoyenne. Organisée par un gars de 16 ans. 

Qui formulait des demandes pleines de bon sens.

LE JUSTE MILIEU

Les sociologues poussent parfois trop loin la notion de « sagesse des foules ».

L’idée que la majorité de la population prend toujours les bonnes décisions. 

C’est faux, bien sûr. 

Mais dans le cas de la pandémie, je trouve que la population en général s’est comportée de façon intelligente. 

Mesurée.

Prudente, mais pas parano. 

Est-ce qu’on a désobéi, parfois ? Bien sûr. On ne peut se comporter comme un enfant modèle pendant 12 mois !

Est-ce qu’on a joué à la police ? Quand on voyait des gens faire de gros partys ou se ramasser à 60 dans un lieu de culte, oui. 

Mais la majorité de la population est restée sourde aux cris et aux hurlements des extrémistes des deux côtés. 

On n’a été ni délinquants ni paranos. 

À L’EXTRÊME CENTRE

Regardez le paysage politique, ces temps-ci.

La droite est gangrénée par des extrémistes antiavortement et antigais.

Et la gauche est prise en otage par des extrémistes pro-censure qui voient du racisme partout. 

Où est la population ? Au centre. Un pied dans le centre droit et l’autre dans le centre gauche. 

Les radicaux aboient, le peuple passe.

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