Denise Bombardier- Les cas de COVID-19 augmentent. Québec note que 68 % des nouveaux contaminés n’ont pas été vaccinés ou n’ont reçu
qu’une première dose moins de quatorze jours avant la contamination.
Cette hausse a un impact évident dans les hôpitaux. Le ministre de la Santé, Christian Dubé, devrait-il désormais s’agenouiller devant les non-vaccinés lors de ses passages à la télévision ?
Ne serait-ce pas le temps d’imposer dorénavant le double vaccin à tous les travailleurs de la santé et aux enseignants ? Comment pouvait-on prévoir que cette « peste » du XXIe siècle nous tomberait dessus ?
Les lois et les règles syndicales ont été conçues pour nos sociétés d’avant l’arrivée du virus maudit. Ne faut-il donc pas accepter de donner encore la primauté aux spécialistes de la Santé publique ?
Incertitude
Va-t-on continuer de perdre des soignants du secteur public qui sont à bout de force ? Sommes-nous assurés de trouver une relève adéquate et expérimentée pour faire face aux variants qui se pointent dans des pays éloignés ? Les adeptes, certes minoritaires, de la liberté individuelle qui s’époumonent vont-ils gagner cette guerre ?
La troisième dose vaccinale est déjà une réalité. En Israël, pays avant-gardiste de la vaccination, on vaccine pour la troisième fois des gens de 60 ans et plus. À l’évidence, les quinquagénaires doivent attendre leur heure.
La nervosité, la susceptibilité, voire le ras-le-bol des citoyens sont palpables. Une forme de découragement s’est aussi installée. Au Québec, assurez-vous de ne pas bousculer par distraction les gens dans les lieux publics. Vous risquez de vous faire interpeller en des termes peu amènes. J’ai même assisté à une scène dans une grande surface où une femme a failli sauter à la figure d’une autre. Eh oui, c’est aussi cela, l’égalité des sexes !
Les plus zen des gens sont ceux qui, dans les circonstances actuelles, ne tentent plus de rêver de voyager. C’est le cas des snowbirds qui se refusent à réserver leurs billets d’avion vers le sud, des billets à moindre prix souvent.
Projections
Ne plus se projeter dans un avenir incertain est à l’évidence un choix raisonnable. Terrible également. Car c’est le désir qui permet d’échapper à la réalité. Sauf pour les acteurs actuels de cette pandémie et pour les décideurs. Nombre de gens choisissent la routine. C’est-à-dire, ils ne se risquent guère à échafauder des projets qui pourraient tomber à l’eau.
Les artistes de tous genres sont depuis le début de la COVID-19 parmi les plus malmenés. Assister à un spectacle dans une salle à 20 % de sa capacité est une expérience étrange et malaisée. On imagine alors l’état dans lequel se trouvent les comédiens, les chanteurs et les musiciens sur scène.
Comment présager de notre sort à l’avenir lorsque le présent est sous contrainte ? Ce présent dans lequel nous vivons semble avoir été dessiné pour des contemplatifs, des solitaires ou des paisibles.
Où se terre le bonheur en temps de pandémie ? Dans l’addition de plaisirs pour les uns, dans le renoncement pour les autres. Car personne ne sortira indemne de ces années inqualifiables, qui risquent de perdurer.