Denise Bombardier - Ils sont déterminés, aveuglés, et la rue les attire. Les croisés antivaccins, anti-passeport vaccinal se croient
les sauveurs de la liberté. La leur, bien sûr. Leur corps leur appartient, crient-ils haut et fort.
La majorité québécoise est censée s’incliner devant ces combattants ignares, qui affichent l’étoile jaune sur leur poitrine, dégageant ainsi l’odeur nauséabonde de l’antisémitisme.
Samedi, la canicule n’a pas freiné leur rage. Plus de 15 000 manifestants sont descendus dans le centre-ville de Montréal. Plusieurs ont même
traîné leurs enfants avec eux. Pour assurer la relève, sans doute.
Le plus choquant, ce sont les propos orduriers que tiennent ces Québécois errants sur la pandémie actuelle, sur la science en général et inévitablement sur la démocratie dont ils abusent.
Leurs pancartes proclament notamment « F... Legault », « F... les merdias ». Ils désacralisent le mot liberté alors qu’ils n’ont de cesse d’essuyer leurs pieds vaseux sur la liberté de la majorité des Québécois déjà vaccinés, qui leur servent de paratonnerre contre la COVID-19.
Mépris
Toutes leurs offenses et leur mépris pour les morts, les malades, pour les familles accablées par ce terrible fléau planétaire, nous blessent collectivement.
Sans doute par une sorte de naïveté ou d’indifférence, nombre de citoyens ignoraient peut-être que le Québec contenait en son sein des énergumènes qui rêvaient de renverser les assises mêmes de notre société tolérante et raisonnable.
Les croyances et les préjugés de ces gens sont à des années-lumière des valeurs qui ont cimenté notre société actuelle. Les Maxime Bernier et autres psycho- exacerbés et irrationnels réussissent à pousser la liberté d’expression démocratique jusqu’à ses limites.
En refusant les vaccins et le passeport vaccinal, ils revendiquent au fond le droit de mourir eux-mêmes ou de tuer leurs semblables en les contaminant. Et ce, en n’ayant que le mot liberté à la bouche.