Denise Bombardier- Je n’ai aucune compassion ni aucune sympathie pour tous les Québécois qui se sont découvert une cause, celle de dénoncer les mesures sanitaires imposées par la Santé publique.
Ces gens forts de leur indignation font preuve d’une ignorance crasse qu’ils assument en tant que conspirationnistes. D’autres, une version molle de ces derniers, nient la réalité de la COVID-19 et de ses variants en se prenant pour des croisés luttant contre le Mal.
Ils défilent dans la rue, brandissant à bout de bras des drapeaux du Québec et des Patriotes. Ce sont des iconoclastes et de fieffés révisionnistes de notre histoire. Comme si Maxime Bernier, la honte de la Beauce, se comparait à Chevalier de Lorimier, que les Anglais ont pendu dans la prison du Pied-du-Courant de Montréal en 1839.
Ce sont des violeurs de lieux sacrés. En effet, les organisateurs de la manifestation, qui a réuni plus de 30 000 personnes il y a une semaine, ont choisi sciemment le stade olympique, un centre mythique de la vaccination dont on sait que seule elle peut nous sauver de la maladie et mettre un terme à notre malheur pandémique.
Indécence
C’est peu dire que ces gens, qui ont même l’indécence de se faire accompagner de leurs enfants, sont des ennemis de l’intérieur.
La Beauce et l’Estrie sont condamnées à se replier et nous sommes obligés donc de freiner notre déconfinement progressif. Ces caractériels, ces illuminés et ces dévoyés de la démocratie appuient à l’évidence tous les délinquants qui ont reçu des contraventions en enfreignant les règlements et qui s’apprêtent (5724 d’entre eux) à contester leurs amendes.
Ainsi les tribunaux seront-ils engorgés pour des mois par des Québécois qui affichent leur distinction en se croyant au-dessus des lois.
Comment retrouver à moyen terme une manière civilisée de vivre en société ? Ne sommes-nous pas déjà suffisamment déstabilisés ? Comment retrouver des repères alors que tant de perturbateurs s’attaquent à ce qu’il nous reste de valeurs communes ?