Denise Bombardier Vendredi, 17 janvier 2020 05:00 - Je ne navigue pas sur les eaux tumultueuses des réseaux sociaux. Internet me permet avant tout de lire les journaux d’ici et d’ailleurs.
https://www.journaldemontreal.com/2020/01/17/la-majorite-silencieuse
Et j’écris à la main avec un stylo à encre mes livres et mes chroniques. J’appartiens en quelque sorte à l’époque jurassique. Rien à mes yeux ne remplace les livres.
Les agitateurs hystériques qui campent sur les divers supports technologiques ne me parviennent que filtrés par ceux qui m’en informent. Je lis cependant les commentaires que je reçois, nombreux. Je suis sensible aux hommages, mais des critiques m’intéressent grandement. À condition que celles-ci ne soient pas écrites dans une langue massacrée et qu’elles fassent preuve d’intelligence et de respect.
J’aime les honnêtes gens. Ceux qui consentent à vivre décemment. Des gens qui croient aux devoirs et responsabilités de chacun afin que la vie en société ne soit pas qu’une arène permanente où s’affrontent les plus enragés et les plus sectaires. Ceux qui se nourrissent de la haine et de l’esprit de vengeance.
Plaies
L’inculture et l’ignorance sont des plaies qui empoisonnent nos sociétés. Le devoir de s’instruire à l’école et par soi-même devrait être un objectif pour tous. Or, non seulement l’ignorance impose sa loi et l’inculture s’affiche partout, mais la vérité est malmenée et le savoir suscite de la méfiance. La parole du gourou a le même poids que celle du savant rigoureux et non complaisant.
Les réseaux asociaux déconstruisent nos assises et déconsidèrent les institutions politiques et culturelles à défaut desquelles nos repères éclatent, nous laissant hébétés.
Mais où sont donc les gens « normaux » de nos jours ? Ceux qui respectent les lois, qui acceptent les contraintes de la vie en société. Des gens qui paient leurs impôts, qui s’appliquent à bien travailler, qui élèvent leurs enfants en les guidant plutôt qu’en les transformant en enfants-rois. Des personnes qui ne croient pas à la fluidité des genres, une théorie qui s’enseigne dans nos universités, où l’idéologie tient lieu de science et de raison.
Courants asociaux
La majorité silencieuse, tolérante au Québec plus qu’ailleurs, se reconnaît-elle dans tous les courants asociaux, marginaux qui sévissent tout en exploitant nos libertés chèrement acquises ?
Cette majorité comprend aussi les néo-Québécois, qui sont souvent les meilleurs défenseurs du Québec actuel, car ils ont choisi d’y vivre et de s’y intégrer. Ceux-là ne sont pas les alliés des asociaux, qui utilisent le système et l’exploitent pour créer une tension permanente, moteur des combats pour faire éclater la cohésion d’un Québec distinct.
Que pense la majorité silencieuse québécoise des théories délirantes qui s’attaquent à la définition même des sexes, qui appellent à une représentation des citoyens selon la couleur de leur peau, leur orientation sexuelle, leur religion ou leur choix alimentaire dans toutes les institutions publiques ? Que pense cette majorité de ceux qui appellent à la censure, qui s’affichent en victimes, qui défendent le droit des animaux avant celui des hommes et qui réussissent à perturber l’ordre social, le droit et une certaine paix que nous envient tant de peuples ?