Geneviève Pettersen Vendredi, 21 août 2020 05:00 - Parlons un peu de Cardi B, icône du hip-hop, ancienne danseuse nue, et star des médias sociaux.
Pas étonnant que Joe Biden l’ait appelée à faire voter les jeunes. Avec ses millions d’abonnés, la star est une alliée de taille.
https://www.journaldemontreal.com/2020/08/21/les-fesses-des-femmes
Vulgaire ?
Sauf que ç’a pas fait l’affaire de tous. Que Cardi B revête cette importance dans la culture populaire dérange. Après tout, et ses vidéos en témoignent, c’est une femme de mauvaise vie. On la qualifie de vulgaire et on s’interroge sur son rôle auprès des jeunes filles.
Afficher ouvertement sa sexualité, c’est mal. C’est vulgaire. On voudrait que l’incendiaire chanteuse s’agenouille, et pas pour faire des pipes. Non, pour faire dix Je vous salue Marie avant de rentrer chez elle, contrite.
Être féminine sans être vulgaire : voilà l’objectif que devrait caresser la femme moderne.
Qu’est-ce que ça dit de notre rapport au corps féminin ? Toujours, on revient à cette idée qu’il y a des bonnes et des mauvaises femmes. Des vierges et des putains.
Les comportements liés à la sexualité et au désir des femmes sont perçus comme l’apanage des filles qu’on ne veut pas présenter à sa mère.
Mon corps, c’est mon corps
On se gargarise de fesses et de seins rebondis au cinéma et sur Instagram, mais faudrait pas trop que les madames exagèrent pis se shakent le popotin dans des vidéos. Hey, ça, ce serait trop !
Vite, faisons rentrer les jeunes filles du village dans leurs maisonnées avant que leur âme ne soit détournée par le vilain démon sexuel.
Mais l’hypersexualisation, elle ? Vrai, l’hypersexualisation est un problème. Seulement, c’est l’arbre qui cache la forêt.
Ce n’est pas le fait qu’une femme se présente comme un objet de désir qui devrait nous déranger. Ce qui devrait nous alarmer, c’est que des jeunes filles concluent que le seul moyen d’exister dans l’espace public, c’est leur corps.
Le problème, c’est le modèle unique.