Où est passée Montréal? - Geneviève Pettersen

Geneviève Pettersen Vendredi, 14 août 2020 05:00 - Je ne veux pas avoir l’air de la fille qui chiale sur les cônes orange, les sens uniques pis les artères

piétonnières de la ville de Montréal, mais c’est ça que je vais faire pareil.

https://www.journaldemontreal.com/2020/08/14/ou-est-passee-montreal

Ville assiégée 

Montréal est devenue impraticable. Et pas seulement pour les Montréalais. Pour TOUT LE MONDE. C’est pas mêlant, à moins d’avoir 3 heures à perdre ou de déambuler à pied ou à bicyclette, c’est presque devenu impossible de circuler dans les rues labyrinthiques de la métropole.

Avant qu’on ne m’accuse d’être une grosse méchante qui n’aime que les Ford F150, je dirai ceci : je trouve que d’essayer de stimuler le transport actif est une excellente idée. Et je suis consciente qu’on doit parfois sacrifier un peu de son confort individuel au nom du bien commun.

Sauf qu’à un moment donné, ça devient illogique, et des décisions sont prises non seulement au détriment des citoyens, mais au détriment de ceux qui voudraient venir séjourner à Montréal.

Désertés 

Je peux vous dire que les lieux touristiques et attractions de la ville ne sont pas tellement achalandés en ce moment. Des propriétaires de restos, de bars et de centres de divertissements se plaignent du manque de clients.

Mais mettez-vous à la place du monde. C’est pas tellement tentant de se frotter à Montréal par les temps qui courent. Ajouter à ça le facteur COVID, pas étonnant qu’on préfère aller ailleurs.

À quoi ça sert que Mélanie Joly investisse des gonzillions de dollars pour stimuler l’industrie touristique si l’administration Plante déploie des trésors d’inventivité pour rendre la ville quasi impraticable ?

Oui, mais les rues piétonnes, c’est le fun ! Oui, c’est plaisant de pouvoir déambuler sur ces artères pour siroter un verre ou faire ses courses. Ce l’est moins quand on veut acheter un air conditionné et qu’on doit le trimballer dans nos bras sur 10 coins de rue.

Parlant d’illogisme, la prolifération des sens uniques, qui se multiplient comme les pissenlits en juin (où c’est peut-être rendu en mai à cause du réchauffement climatique), est problématique.

À Projet Montréal, on se défend en disant qu’on fait des études de circulation et qu’on sonde les citoyens. Permettez-moi de souligner que ces sens uniques sont parfois érigés à de bien drôles d’endroits, par exemple près des écoles, obligeant les parents à faire de longs détours pour venir porter leurs enfants. Pour la réduction des gaz à effet de serre, on repassera.

Bonyenne, ils ont juste à venir porter leurs enfants à pieds ces parents-là ! Certes, mais ce n’est pas tout le monde qui a le luxe de faire une petite marche le matin avant d’aller puncher au bureau.

Ça me fait rire : la ville passe son temps à tenter de retenir les Montréalais à Montréal et à attirer le reste du Québec chez nous. Mais elle semble avoir oublié une règle de base : on n’attire pas les mouches avec du vinaigre.

Ajouter un Commentaire

Code de sécurité
Rafraîchir

À propos

Les Manchettes c'est un blogue qui respecte et encourage la liberté d’expression.

Il apporte de l'information vérifiée et sans le filtre des médias traditionnels, donne la parole sans exclusivité à tous celles ou ceux qui veulent faire la différence.