Geneviève Pettersen Vendredi, 7 août 2020 05:00 - Comme un mauvais élève la veille d’un examen, le ministre semble faire ses devoirs à la dernière minute.
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Une vingtaine de jours. C’est ce qui nous reste avant la rentrée scolaire.
Pourtant, le gouvernement a préféré attendre à la semaine prochaine pour nous présenter son plan, un plan auquel nous devrons nous adapter à vitesse grand V.
On a chanté tout l’été
Comme un mauvais élève la veille d’un examen, le ministre semble faire ses devoirs à la dernière minute. Et qu’on ne me sorte pas que la situation, par rapport à la COVID, évolue et change constamment. La cassette commence à être usée.
On avait tout l’été pour répondre aux questions et rassurer les parents et le personnel-école concernant leurs appréhensions, fort légitimes, par rapport à cette rentrée scolaire historique. On aurait pu garder tout ce beau monde-là dans le loop, mais on a préféré, au sein de l’équipe Roberge, gérer les affaires en silo. Comme d’habitude.
N’a-t-on rien appris du capharnaüm de juin ? Le ministre n’a rien à gagner à garder tout le monde dans le noir. Il aurait eu avantage à écouter son monde sur le terrain au lieu de nous arriver à minuit moins une avec un plan auquel les enseignants, les éducateurs, les parents et, surtout, les enfants devront s’adapter.
Questions sans réponses
Maman, est-ce que ça se peut que la rentrée soit annulée ? Est-ce que je vais devoir porter un masque ? Est-ce que je vais me rappeler de ce que j’ai appris en mathématique ? Pis mes amis, comment ça va marcher avec les mètres de distance ?
Voici ce à quoi je suis confrontée depuis le début du mois d’août. Comme le ministre de l’Éducation : j’improvise des réponses floues et je tente de repousser à plus tard le moment où je devrai m’attabler avec ma progéniture pour expliquer clairement de quoi il en retournera.
C’est quand même ironique parce que, depuis le début de cette crise, on nous rebat les oreilles avec le bien des enfants, leur santé physique et psychologique. Les médecins, les psys, les profs : tout le monde s’entend pour dire que les conséquences seront désastreuses pour certains.
Il n’y a rien de pire que l’incertitude. Il n’y a rien de pire, pour un parent, que de ne pas pouvoir rassurer son enfant sur ce qui l’attend dans moins d’un mois.
Aux nombreuses questions, je suis obligée de répondre que je ne le sais pas, ce qui va se passer. Je ne le sais pas, si la rentrée sera oui ou non reportée après la fête du Travail.
Au registre de l’école à l’ère pandémique, advienne que pourra. Telle semble être la devise du ministre Jean-François Roberge.
J’espère que, comme moi, le ministre est tenu éveillé la nuit. Non pas par les doléances d’enfants en proie à l’anxiété. Mais par un certain malaise, celui de ne pas répondre adéquatement aux questions des citoyens et des citoyennes. J’ose croire que ça l’empêche un peu de dormir.