Josée Legault - L’assaut du Capitole le 6 janvier dernier.
Il y a un an, jour pour jour, en plein cœur de Washington et de la démocratie américaine, des milliers de disciples enragés de Donald Trump envahissaient le Capitole.
Il y a un an. Seulement. Incrédules, nous regardions en direct cette insurrection de toute évidence planifiée et d’une violence inouïe.
En furie depuis la victoire du démocrate Joe Biden à la présidentielle – et encouragés par l’ex-président Trump à renier les résultats de l’élection –, ces trumpistes décervelés saccageaient le Capitole.
Ils menaçaient de mort des élus, des policiers et des gardes de sécurité. Cinq morts, dont un policier et quatre émeutiers. Cent blessés. Chez les policiers, les élus et les gardes, on ne compte plus depuis les cas de stress post-traumatique.
Cancer métastatique
Pour les démocraties, l’avertissement sonnait fort. Et sonne toujours. Car le trumpisme, tel un cancer, ronge non seulement la démocratie américaine.
La réalité est qu’à travers les médias sociaux et une extrême droite montante, dont les mouvements complotistes antivax qu’elle a enfantés en réaction à la pandémie, ses métastases haineuses s’étendent peu à peu en Occident.
Porteur d’un discours violent, raciste, misogyne, xénophobe et antiscience, le trumpisme est donc loin d’être en phase terminale. Bien au contraire.
Armée de zélotes
Les trumpistes sont également encore nombreux à sévir sur le web sous une légion d’avatars aussi anonymes que pleutres.
Leurs attaques groupées et grossières contre les médias traditionnels et les « élites » ignorent sciemment le simple fait que leur messie multimilliardaire fasse lui-même partie des élites depuis sa naissance dorée...
Comment s’étonner alors de voir Donald Trump nourrir le fantasme d’un retour à la prochaine élection présidentielle ? Son armée de zélotes se comptant aux États-Unis par dizaines de millions.
Or, pour toutes les démocraties, l’avertissement, le vrai, glace le sang. Avec ou sans Trump, le trumpisme, lui, est bien vivant. Et le restera sûrement pour un avenir encore imprévisible.