Journée sombre pour le Québec : Josée Legault

Josée Legault - L’annonce a frappé dur. Après avoir juré la veille même que tous les employés du réseau de la santé devaient être vaccinés au 15 octobre sous peine de sanctions, le ministre Christian Dubé

dit s’être vu forcé de reculer pour éviter de « foncer tout droit dans un mur ».

Le « mur » serait le risque de bris de services si les plus de 14 000 employés toujours non vaccinés partaient. D’où le report de la date butoir au 15 novembre.

Il dit « espérer » que la peur de perdre leur « prime COVID » les convaincra de se faire vacciner. Face à des récalcitrants entêtés, le pari est risqué. D’autant plus qu’en même temps, le ministre ajoute que « dans 30 jours, on verra où nous en serons rendus ». Quelqu’un a dit « calendes grecques » ?

Selon François Legault, il faut regarder la « balance des inconvénients ». Peut-être, mais, aux yeux des récalcitrants, ce « on verra » marquera surtout leur victoire contre la vaccination obligatoire. Sera-t-elle ou non une victoire à la Pyrrhus ? Voilà bien la question qui tue.

Pour le moment, le constat d’échec est indéniable. Comment qualifier autrement le spectacle pitoyable d’une minorité de soignants non vaccinés capables ainsi de prendre en otage un système de santé en entier

Car ils continueront de mettre en danger la santé de leurs collègues vaccinés. De patients fragilisés. Aussi, de personnes aînées ou adultes handicapées intellectuelles et/ou physiques vulnérables, vivant en ressource d’hébergement (CHSLD, RPA, RI-RTF).

Échec partagé

L’échec est patent. Il est cependant loin de s’arrêter au bureau du ministre. Il est en partie le produit toxique d’un réseau de santé et de services sociaux gravement détraqué par les gouvernements successifs, mais ce portrait est incomplet.

Des groupes de pression plus influents que d’autres ont aussi contribué à la décision d’hier. Appelons ce phénomène le festival de la lutte insensée pour la sauvegarde égoïste d’intérêts contraires au bien commun.

Je dis « insensée » parce que le contexte exceptionnel de pandémie mondiale, dans lequel nous vivons depuis un an et demi, devrait commander une solidarisation de fer avec la société. Ce qui, pour certains, ne tient pas.

En plus de ces soignants antivax, on parle des menaces répétées de recours judiciaires contre la vaccination obligatoire lancées par des syndicats importants du réseau de la santé. De directions de méga CIUSSS et CISSS pour lesquelles la mise sur pied de plans de contingence semblait être au-dessus de leurs forces.

Cap sur le 15 novembre ?

On parle de grands défenseurs autoproclamés des « droits et libertés ». Lesquels se balancent éperdument de la santé et de la sécurité des gens dans le système de santé. Etc.

Et maintenant, on fait quoi ? On se croise les doigts pour le 15 novembre ? La volonté du ministre Dubé de procéder dans un mois est sûrement réelle. La question, malheureusement, n’est pas là.

Qui pense vraiment qu’au cours du prochain mois, les opposants à la vaccination obligatoire, dont des syndicats, s’y rangeront soudainement par magie ? Le 15 novembre, tout nouveau report est pourtant impensable.

En pandémie, pour le bien-être des Québécois, le 15 novembre prochain, il se devra de leur livrer des services de santé et des « milieux de vie » non seulement accessibles, mais aussi sécuritaires.

Car d’attendre pour le faire de voir les opposants restants baisser pavillon est peine perdue. 

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