Josée Legault - La plupart des États, incluant les plus riches, ont lamentablement échoué à stopper la pandémie en amont. C’est sûrement le plus gros secret de Polichinelle du siècle.
S’il restait encore des sceptiques, un rapport d’experts indépendants mandatés par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) confirme l’ampleur de l’échec.
Elle-même trop lente à réagir, l’OMS n’a pas sonné l’alarme assez tôt. Idem pour la Chine, berceau de la COVID-19. D’où le constat brutal des experts : cette pandémie – qu’ils décrivent comme le « Tchernobyl du XXIe siècle » – aurait pu être évitée.
Verser dans le déni
Ils dénoncent aussi l’impréparation de nombreux gouvernements nationaux sur tous les plans, dont leur lenteur à fermer les frontières. Idem pour leur propension initiale à verser dans le déni.
Et que dire, un an plus tard, de la vaccination ? Les pays mieux nantis se l’arrogent pendant que les plus pauvres attendent. Sans une majorité de la population mondiale vaccinée, la COVID-19 risque pourtant de perdurer.
Alors, que faire ? Les experts proposent, entre autres, l’établissement d’une vraie coordination interétatique et une préparation accélérée en vue d’une prochaine pandémie.
Cela comprend d’être prêt et équipé pour l’imposition rapide de mesures sanitaires – dont le port du masque –, la fermeture des frontières et un financement bonifié de l’OMS.
La question qui tue
Leur avertissement est clair. Toute prévention d’une prochaine pandémie « doit être de la responsabilité des plus hauts niveaux de leadership politique et non plus des services de santé publique ou des ministères », lesquels sont dépourvus de pouvoirs réels.
Maintenant, la question qui tue (pour vrai). Le jour où la COVID-19 sera chose du passé, les gouvernements seront-ils prêts à s’investir dans une meilleure préparation, sur leurs territoires et entre eux ?
Sinon, la mémoire étant une faculté qui oublie, la prochaine pandémie risque d’être encore plus meurtrière et coûteuse que celle-ci.