Josée Legault Jeudi, 4 février 2021 05:00 - Sur le front vital de la vaccination contre la Covid-19, l’échec de Justin Trudeau jusqu’ici est incompréhensible.
Au moment même où des variants encore plus contagieux du virus risquent de s’installer au Canada comme ailleurs, l’arrivée minimaliste de vaccins au pays – et ce, bien au-delà de l’arrêt temporaire de fabrication par Pfizer-BioNTech – menace la santé des citoyens.
Moins de 3 % seulement des Canadiens ont reçu une première dose. Un bilan nettement inférieur à celui d’autres pays occidentaux. Mardi, le premier ministre Trudeau tentait donc de faire diversion.
Il annonçait la production à Montréal de vaccins Novavax, prévue cependant pour plus tard cette année. À moyen et long termes, c’est une excellente nouvelle.
Diversion
Or, pour les prochains mois – cruciaux dans cette deuxième vague qui s’éternise –, ça ne changera rien au portrait. Comment le gouvernement canadien a-t-il négocié ses contrats, entre autres avec Pfizer-BioNTech et Moderna ?
On ne le sait pas. Voilà qu’il lève même le nez sur le vaccin russe Sputnik V, pourtant efficace à 91 %, selon des études scientifiques.
Résultat : les gouvernements provinciaux se plaignent de plus en plus de la lenteur désolante de l’arrivée de vaccins au pays. Pour la santé des Canadiens et de leur économie, la situation est toutefois urgente.
Téflon
Les sondages montrent que même cet échec navrant sur la vaccination n’égratigne aucunement le téflon de Justin Trudeau. À l’instar de son homologue québécois, François Legault, leur popularité ne souffre pas de leur gestion respective de la pandémie.
Pour M. Trudeau, si le rythme de livraison de vaccins ne s’accélère pas bientôt de manière significative, le risque qu’il en perde des plumes auprès de son électorat pourrait néanmoins se concrétiser.
Depuis des semaines, il répète que d’ici septembre, tous les Canadiens souhaitant se faire vacciner l’auront été. À moins d’un revirement majeur et rapide, même cette cible, déjà tardive en soi, semble être hors de portée.