Sophie Durocher Vendredi, 5 mars 2021 05:00 - Récemment, je vous ai parlé de cette formation de « rééducation » obligatoire pour les employés de Radio-Canada sur les micro-agressions et le racisme systémique.
https://www.journaldemontreal.com/2021/03/05/les-micro-marginalises
Un lecteur, qui est employé de l’État, m’informe que le Syndicat de professionnelles et professionnels du gouvernement du Québec offre aussi des conférences (qui ne sont pas obligatoires) qui vont exactement dans le même sens.
ENTRÉE DES ARTISTES
« C’est avec enthousiasme que nous vous invitons à participer à nos conférences thématiques Regards féministes », peut-on lire sur la fiche d’inscription du syndicat.
Ainsi, le 18 mars, on offre une conférence de deux heures sur Le racisme systémique : Aimeriez-vous mieux comprendre ce que ces deux mots veulent dire ?. Pourquoi ces mots suscitent-ils tant de résistance ?.
Le 11 mai, la conférence s’intitule : Connaître et combattre la grossophobie.
« Une conférence qui vous guidera à travers les mythes et les réalités entourant ce phénomène et qui vous inspirera des gestes concrets pour devenir un(e) allié(e) de la lutte à la grossophobie. »
Mais comme chroniqueuse culturelle, ce qui m’a le plus intriguée, c’est la formation qui sera offerte le 21 avril à midi : La représentation des femmes marginalisées en arts visuels. Comment exister dans un milieu artistique compétitif lorsqu’on est une personne marginalisée ?.
Et qui présentera cette conférence ?
« Femme trans et artiste, Ianna Book nous parle de son expérience ».
Et quel est son point de vue ?
« Selon elle, la femme qui subit de la discrimination sociale doit remettre en question sa dépendance aux institutions artistiques. Tout en étant solidaire avec des groupes d’affinités, l’artiste doit s’autodéterminer en transgressant les supports et les méthodes de diffusion pour permettre son propre rayonnement ».
De kessé ?
Hier dans sa chronique Joseph Facal parlait des microminorités. On s’entend que « la représentation des femmes marginalisées dans les arts visuels », c’est une micro-situation qui touche une micro-minorité.
Je me questionne sur ce vocabulaire abscons.
Qu’est-ce que ça mange en hiver un « groupe d’affinités » ? Ça signifie quoi : « transgresser les supports de diffusion » ?
Et une autre question.
Si vous êtes responsable de « planification et administration sectorielles au Secteur des opérations régionales du Ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs » (oui ce poste existe, je l’ai vu sur l’organigramme), allez-vous passer deux heures à suivre une conférence sur les artistes marginalisés qui doivent « remettre en question leur dépendance aux institutions artistiques » ?
Enfin une dernière question. Les artistes en arrachent, à cause de la pandémie. Pensez-vous vraiment que la priorité de la majorité des artistes c’est de se questionner sur leur « groupe d’affinités » alors qu’ils ont de la misère à mettre du pain sur la table ?
L’ENTRE SOI
Vous savez ce que mon lecteur m’a écrit : « À noter que ces formations sont réservées aux femmes... ?! Étant un homme, je ne devrais pas pouvoir/devoir m’y inscrire. À moins que j’use d’un subterfuge, comme dire que je viens de changer de sexe...
Je me demande pourquoi les hommes ne peuvent assister à ces séances. En fait, je connais déjà la réponse, je faisais le faux naïf... Un homme blanc dans un tel “safe space” ferait sûrement tache (!). »
Au moins, il garde son sens de l’humour...