Sophie Durocher Lundi, 30 novembre 2020 05:00 - « Bravo et merci pour ce que tu fais Mathieu ». Qui aurait cru qu’en 2020, ces quelques mots pourraient être considérés comme subversifs, scandaleux, dérangeants ?
https://www.journaldemontreal.com/2020/11/30/honte-aux-censuridiots
Mais il aura suffi que François Legault, le premier ministre du Québec, démontre ainsi son admiration et son respect pour le diable en personne, Mathieu Bock-Côté, pour que des tas de petits culs bénis grimpent dans les rideaux.
Vous avez lu comme moi que l’Association des libraires du Québec a retiré des médias sociaux une liste de recommandations de lectures du premier ministre et qu’ils ont apposé une « mise en garde » avant sa vidéo disant : « Les opinions exprimées par le participant n’engagent que lui. »
Honte à vous, les libraires ! Honte à vous de vous être écrasés ainsi ! Honte à vous d’avoir été aussi pleutres !
Il n’y a pas que des covidiots au Québec. Il y a aussi des censuridiots.
Je suis François
Qui aurait cru qu’au Québec en 2020, on mettrait des livres à l’index, comme au temps de Duplessis et de la Grande noirceur ?
François Legault a eu le malheur de dire tout le bien qu’il pensait du livre L’empire du politiquement correct de mon ami et collègue Mathieu Bock-Côté et on le censure ? Mais dites donc, qu’y a-t-il de si sulfureux dans ce livre pour qu’il soit ainsi interdit d’y faire référence ? Ce n’est quand même pas Mein Kampf, bordel !
Qu’allez-vous demander la prochaine fois, les petits gardes rouges ? Qu’on se réunisse devant l’UQAM pour brûler l’œuvre complète de votre ennemi juré ?
Vous ne voyez pas toute l’ironie qu’il y a à imposer votre rectitude politique à celui qui écrit L’empire du politiquement correct ? Vous ne voyez pas que vous lui donnez raison et confirmez ses thèses ?
Qui aurait cru qu’en 2020 on mettrait une mise en garde devant les propos du premier ministre, comme s’il était « toxique » (le mot à la mode) ?
Donc, il suffit que des militants reprochent au PM son attitude face au racisme systémique, et bingo, une association de libraires efface des médias sociaux sa liste de recommandations de livres ? Mais dans quel état de dictature idéologique vit-on ?
« Nananère, je n’aime pas les livres que tu aimes, alors tais-toi, ta gueule, disparais ! »
« Nous sommes déçus de voir que les suggestions de lecture du premier ministre ont été retirées des réseaux sociaux de l’Association », a déclaré le porte-parole de Monsieur Legault. DÉÇU ? Seulement ?
Ça va être quoi la prochaine fois, chère Association des libraires du Québec ?
Des militants religieux vont exiger que vous enleviez des livres trop sexy de vos listes de recommandations et vous allez vous mettre à genoux ?
Quel manque de colonne vertébrale ! Alors que les librairies devraient être le lieu par excellence du débat, de la libre circulation des idées, vous nous prouvez aujourd’hui que vous êtes des peureux, des pissous.
N’avez-vous rien retenu du débat que nous venons d’avoir au Québec sur la liberté d’expression ?
Alors qu’en France un prof est décapité pour avoir défendu la liberté d’expression, vous vous mettez à genoux devant des militants qui veulent faire taire tous ceux qui ne pensent pas comme eux ?
Avez-vous perdu la tête ?