Sophie Durocher Mercredi, 2 décembre 2020 05:00 -Hier, le spectacle de Guy Nantel Nos droits et libertés sortait en DVD. Quelle heureuse coïncidence, en plein débat sur la liberté d’expression !
https://www.journaldemontreal.com/2020/12/02/les-chialeux
Hier, à QUB radio, Guy Nantel m’a annoncé en primeur qu’il était en train d’écrire un bouquin qui s’intitulera Le livre offensant.
L’humoriste est « à boutte » de voir tous ces cas de censure (Association des libraires, Petite Vie, Université d’Ottawa, etc.) qui empoisonnent le discours public.
À la même émission, l’humoriste Cathy Gauthier (qui venait parler de son spectacle qui prendra l’affiche en... 2021) m’a confié : « Je ne suis plus capable de voir qu’on s’aplatit devant des chialeux ! ».
Vous trouvez que ces deux humoristes exagèrent ? Attendez de lire ce qui suit.
QUI A PEUR DE MATHIEU BOCK-CÔTÉ ?
Vous savez que l’Association des libraires du Québec s’est excusée d’avoir retiré la liste de suggestions littéraires de François Legault.
Mais il y a des gens pour qui l’Association devrait plutôt carrément s’excuser... d’avoir donné la parole au PM !
Nicholas Dawson est un auteur montréalais né au Chili, qui a écrit des recueils de poésie et un roman. Il a publié hier une lettre ouverte dans laquelle il exige que l’ALQ s’excuse « pour avoir donné une telle tribune à cet homme aux idéologies nocives pour notre milieu » et « pour avoir laissé cet homme faire la promotion d’ouvrages problématiques ».
Et quels sont ces ouvrages problématiques ? L’empire du politiquement correct de Mathieu Bock-Côté, mais aussi... l’autobiographie de Denise Bombardier ! Mathieu et Denise se font ensuite accuser de toutes sortes de mots en « -iste » et en « -phobe », à la limite de la diffamation.
Vous savez que l’Association des libraires avait d’abord offert à 149 personnalités différentes de proposer leurs « prescriptions littéraires » avant de lancer la même invitation à François Legault.
Nicholas Dawson exige donc que l’Association des libraires s’excuse « pour avoir gâché ce safe-space que nous aimions ».
« L’ALQ a non seulement offert une visibilité importante à François Legault, mais elle l’a fait dans cet espace que plusieurs d’entre nous, personnes de gauche, femmes, personnes autochtones, personnes racisées, avons été heureux·ses d’habiter [...]
« La conséquence de ce choix : les prescriptions littéraires ne sont plus cet espace viable et sécuritaire qu’il était devenu. Il est, en une vidéo, devenu ce lieu, comme tant d’autres, où se répètent les violences, les oppressions. Où on nous rappelle que le racisme, le sexisme et la queerphobie ont encore une place prédominante même dans les espaces qu’on essaie, à nos corps défendants, de rendre un peu plus émancipateurs. »
Allez voir la vidéo de François Legault qui fait ses suggestions de livres. Je vous mets au défi de trouver la moindre trace de « violence », d’une « oppression », de « racisme », de « sexisme » ou de « queerphobie ».
LES TIGRES DE PAPIER
C’est devant ces petits êtres fragiles, qui réclament un « safe space » pour se protéger des idées « nocives » et des livres « problématiques » que l’Association des libraires s’est écrasée ?
Je suis comme Cathy Gauthier : moi non plus, je ne suis plus capable de voir qu’on s’aplatit devant des chialeux !