Mathieu Bock-Côté Jeudi, 25 mars 2021 05:00 - Amir Attaran, dont on parle beaucoup ces jours-ci, n’est pas vraiment intéressant en lui-même.
Il éructe, il insulte, il fait tourner en boucle les quelques étiquettes qu’il croit devoir coller au Québec.
https://www.journaldemontreal.com/2021/03/25/pour-singh-vomir-sur-le-quebec-cest-pas-grave
Attaran n’est pas une lumière. Et pourtant, il est intéressant à la manière d’un révélateur sociologique. À travers lui, c’est une partie du Canada qui recommence à vomir sur les Québécois.
C’est ainsi qu’avant-hier, on a découvert qu’un député du NPD, Matthew Green, retweetait très favorablement les propos d’Attaran et se reconnaissait dans son propos lorsqu’il accuse François Legault et le Québec de verser dans la «suprématie blanche».
NPD
Qu’a fait Jagmeet Singh pour ramener son député à l’ordre? Rien.
S’il a timidement rappelé qu’il n’était pas d’accord avec lui, en précisant qu’à son avis, tous les Québécois ne sont pas racistes (merci, merci, Jagmeet!!!), il a ajouté qu’un «député racisé qui a vécu des expériences dans sa vie, qui lutte contre le racisme systémique, a le droit de s’exprimer, et c’est important».
Wow! Il y a donc un droit à l’insulte selon la couleur de la peau? Faut-il parler d’un «privilège des racisés»?
Au nom de leur «ressenti», ces derniers ont-ils des droits que les «non-racisés» n’ont pas? Le ressenti est-il à ce point incontestable qu’il donne un droit à l’injure et à la diffamation?
À tout le moins, c’est ce que laisse croire Jagmeet Singh.
Il faut revenir sur les mots employés. On parle ici de suprémacisme blanc.
Ce terme, on le sait, vient des États-Unis et est complètement étranger à notre histoire. On ne voit pas de quelle manière il peut en venir à définir la culture politique québécoise. Sauf évidemment à croire que toutes les sociétés historiquement «blanches» sont interchangeables et qu’elles ont toutes les mêmes maux.
C’est malheureusement ce qu’on enseigne aujourd’hui dans plusieurs universités. Cette approche qui écrase la diversité des pays, des peuples et des cultures au nom de la couleur de peau, nous la nommons racialisme. C’est un poison pour l’esprit.
Qui accuse le Québec de «suprématie blanche», quelle que soit la couleur de sa peau, fait preuve, à l’endroit de notre peuple, d’un colonialisme terrifiant, qui mélange l’arrogance anglo-saxonne, la bêtise idéologique de la gauche radicale et une fascinante inculture.
Suprémacisme???
Tout cela mis ensemble donne un cocktail qui enivre une partie du Canada anglais.
Plus largement, le Canada est pour de bon enfermé dans le multiculturalisme racialiste. Le Québec le refuse et croit quant à lui aux vertus de la nation, de la laïcité, de l’universalisme.
Les indépendantistes ont longtemps dit, avec raison, que nos deux nations ne pouvaient cohabiter car leurs intérêts divergeaient fondamentalement. Il faut ajouter maintenant qu’elles souscrivent à deux conceptions contrastées et irréconciliables de l’avenir de notre civilisation.
Et plus nous restons dans le Canada, plus cette vision du monde déteindra sur nous.
L’indépendance du Québec est une urgence vitale.