Le racisme et les Autochtones - Mathieu Bock-Côté

Mathieu Bock-Côté Mercredi, 7 octobre 2020 05:00 - Depuis une semaine, le Québec pleure la mort de Joyce Echaquan. 

https://www.journaldemontreal.com/2020/10/07/le-racisme-et-les-autochtones

Les femmes qui se sont autorisé les paroles que l’on sait à son endroit ont péché contre l’humanité. La mère de sept enfants a vécu ses dernières minutes sous le signe du mépris. C’était une scène atroce, révoltante. 

Cet événement suscite une profonde et légitime indignation. Les excuses de François Legault à l’Assemblée nationale, hier, témoignaient de ce sentiment. Mais comme c’est trop souvent le cas, on trouve des idéologues pour l’instrumentaliser. Dans leur esprit, la réponse est claire : Joyce Echaquan est une victime emblématique du « racisme systémique ».

Apartheid

Cela nous oblige encore une fois à faire quelques clarifications.

Est-ce que les autochtones sont victimes de racisme au Québec ? Assurément. Trop de gens entretiennent à leur endroit des préjugés les amenant à les considérer avec condescendance et de manière dégradante. 

Est-ce que les autochtones sont victimes de racisme d’État au Canada ? Tout autant. Il suffit de se pencher sur la loi fédérale sur les Indiens pour s’en rendre compte. Il s’agit d’une véritable loi d’apartheid qui déshonore le Canada. 

Étrangement, on en parle peu actuellement. Le Québec fait comme si sa soumission à la fédération canadienne n’avait pas d’impact sur sa réalité. Cela l’empêche de bien comprendre la situation tragique des autochtones.

Mais la théorie du racisme systémique est d’une tout autre nature. 

Elle repose sur une thèse étrange : même si les individus québécois ne sont pas racistes, la structure sociale serait fondamentalement raciste. On le constaterait à travers les disparités statistiques présentes entre les communautés formant la population.

La théorie du racisme systémique est donc paradoxale : même s’il n’y avait aucun raciste au Québec, il serait quand même raciste. 

Le concept de « racisme systémique », chez ses promoteurs, relève de la foi. Comme les croyants voient Dieu partout, les théoriciens du racisme systémique, quelles que soient les circonstances, voient partout les preuves de son existence. Ils adhèrent à cette théorie religieusement et s’offusquent qu’on en doute. Ceux qui la critiquent sont traités en hérétiques. 

Il n’est pas inutile de rappeler que selon les théoriciens du racisme systémique, la Loi 21 sur la laïcité de l’État s’en rendrait coupable. On en trouve aussi, comme le Conseil interculturel de Montréal, pour dire implicitement que la loi 101 est raciste systémique. 

J’ai même entendu un ancien député expliquer à la télévision que le trop faible nombre de personnes issues des minorités dans les nominations de la haute fonction publique par François Legault n’était pas sans lien avec la mort de Joyce Echaquan. Le premier ministre serait indirectement responsable de sa mort. C’est une accusation grave. 

Systémique

N’oublions pas ceux qui parlent des « pratiques médicales génocidaires à l’hôpital de Joliette ». Génocidaire. Rien de moins. 

Le concept de racisme systémique ne va pas de soi. Il éclaire moins la réalité qu’il ne l’embrouille. 

Les journalistes-propagandistes de La Presse/Radio-Canada prétendent que le gouvernement du Québec « refuse de reconnaître le racisme systémique ». Faux. Il n’est tout simplement pas d’accord avec ce concept que certains idéologues cherchent à imposer par une campagne de harcèlement médiatique.

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