Denise Bombardier - Vendredi prochain, environ 600 médecins et quelque 4300 infirmières et infirmiers, tous refusant d’être vaccinés contre la COVID-19
selon le protocole mis de l’avant, ne pourront plus exercer leur profession au Québec.
Il était plus que temps que l’on oblige ces travailleurs de la santé à se soumettre à la volonté du gouvernement, gardien de la santé publique.
Le corps médical ne doit pas accepter que ses membres défient ainsi la science, car le vaccin contre la COVID‐19 est le premier test contemporain dont on sait qu’il peut sauver la planète. Le développement actuel de la science permet la survie de la population face à ce virus.
Comment tolérer que des médecins formés pour sauver des vies puissent refuser ce vaccin, niant ainsi la science elle-même ? Il ne s’agit pas d’expérimentations quelconques sur des cobayes, mais d’une médecine qui bénéficie des dernières avancées techniques en recherche mondiale sur les vaccins.
Opposition incompréhensible
Pour parler clairement, comment des personnes qui ont choisi la médecine, qui ont consacré une dizaine d’années pour devenir des spécialistes dans leur domaine, qui bénéficient d’un statut social enviable, qui commandent des émoluments à la hauteur de leur contribution sociale et de leur formation universitaire et qui sont encadrées par le serment d’Hypocrate, peuvent-elles s’opposer au vaccin ?
La pandémie exige encore plus de responsabilités et un code d’éthique qui doit être sacré aux yeux des médecins compte tenu du mouvement antivaccin qui sévit au Québec. C’est pourquoi il est intolérable d’imaginer que des médecins, qui exercent leur profession selon les contraintes et les réussites de la science, s’affichent comme des antiscientifiques.
Comment également des infirmières et des infirmiers, qui pratiquent leur métier selon un protocole de soins défini par la science, peuvent-ils également se soustraire à la vaccination, voire refuser de vacciner leurs concitoyens ?
Est-ce possible ou même compréhensible que ces travailleurs de la santé, qui œuvrent souvent dans l’intimité de leurs patients, qui n’ignorent rien des règles de la santé publique, soient eux-mêmes sceptiques devant les découvertes de la science ? Qu’ils basculent même dans des délires complotistes et encouragent leurs proches à refuser aussi le vaccin ?
Réussite médicale
Les scientifiques de haut niveau ne s’entendent pas toujours entre eux. En science, le doute est toujours de mise. La science, qui n’existe que par la reconnaissance des faits et l’expérimentation, peut faillir. Mais dans le cas de cette pandémie, nous devrions plutôt nous émouvoir et nous réjouir que des savants aient réussi leur objectif.
C’est grâce à leurs connaissances, à leur collaboration planétaire et à leur volonté acharnée qu’ils ont trouvé le vaccin qui finira par dompter ce virus mortel. Ils l’ont fait brillamment et en si peu de temps, empêchant ainsi un cataclysme prévisible. C’est pourquoi l’idée que des soignants, médecins ou infirmiers, s’excluent et refusent le vaccin est intolérable, voire révoltante.
On devrait donc être reconnaissant au ministre de la Santé d’avoir convaincu avec fermeté le Collège des médecins et l’Ordre des infirmières et infirmiers du Québec d’exiger que leurs membres se soumettent à la vaccination.