Aucune urgence pour Paul St-Pierre Plamondon : Josée Legault

Josée Legault - N’ayant toujours pas de siège à l’Assemblée nationale, Paul St-Pierre Plamondon – malgré qu’il soit chef du Parti Québécois depuis un an – souffre d’un déficit évident de notoriété.

Surtout depuis le référendum de 1995, le PQ, jadis un grand parti aux grandes ambitions, décline inexorablement. Selon un récent sondage Léger/Le Journal/TVA, ses appuis vivotent à 13 % chez les francophones. 

 

Son caucus ne compte plus que sept députés. Pour le PQ, à un an des prochaines élections, le portrait est sombre.  

Hier, en point de presse, PSPP est pourtant apparu arborant un sourire aussi large que celui de Valérie Plante le soir de sa deuxième victoire contre Denis Coderre. 

Sous la pression qu’on lui impose d’annoncer sa candidature pour la prochaine partielle dans Marie-Victorin – laissé vacant par l’élection de la députée indépendante Catherine Fournier à la mairie de Longueuil –, PSPP souriait, mais refusait de dire s’il s’y présentera.

Pour s’en justifier, il s’est fait énigmatique. « J’ai une stratégie pour Marie-Victorin, lançait-il, mais je ne vous la dirai pas. » Ah bon. Stratégie ou pas, la réalité est que PSPP serait mal avisé de se précipiter dans un tel guet-apens. 

Guet-apens

Rappelons qu’en 2018, face à la CAQ et à Québec solidaire, la victoire de Catherine Fournier n’avait tenu qu’à une majorité de 705 voix. Trois ans plus tard, avec la popularité inouïe de la CAQ, Marie-Victorin est encore moins le « château fort » péquiste qu’il fut autrefois. 

Même si PSPP s’y présentait – et que le PLQ et la CAQ venaient à respecter la « tradition » voulant que les autres partis ne présentent pas de candidat contre un autre chef –, la victoire de PSPP ne serait pas plus garantie.

Sous le poids du rêve de QS de s’établir comme la « vraie alternative » à la CAQ, incluant dans Marie-Victorin, la candidature annoncée de l’ex-cheffe bloquiste Martine Ouellet et d’autres qui suivront, PSPP ne risquerait-il pas d’y finir en crêpe Suzette ?

Auquel cas le PQ s’en trouverait d’autant plus affaibli. Le fait est qu’il n’y a aucune urgence pour un chef de parti, quel qu’il soit, d’aller se casser les dents dans un combat possiblement perdu à l’avance. 

Stratégie mystérieuse 

Le masochisme n’est tout de même pas un prérequis en politique. Comme le dit le vieil adage populaire : ce n’est pas parce que le voisin te dit d’aller te jeter en bas d’un pont que tu es obligé d’y aller. 

Alors, s’il venait à refuser de plonger, pourquoi donc ce large sourire de PSPP ? Est-ce parce qu’il se sent rassuré, à tort ou à raison, par sa mystérieuse « stratégie » dans Marie-Victorin ? 

Questionné en anglais, PSPP en a dit ceci (traduction libre) : « Si je me présente et que je gagne, c’est une bonne nouvelle. Si je n’y vais pas, mais que nous avons un excellent candidat et que cette personne gagne, ce serait aussi une très bonne nouvelle ».

La « stratégie » de PSPP serait-elle alors de présenter une ou un candidat « vedette » dans Marie-Victorin ? Tellement « vedette » que cette personne aurait de meilleures chances que lui d’y remporter la mise ? 

Tellement « vedette » qu’advenant même la défaite de cette personne dans une partielle, le chef du PQ, tout au moins, n’en sortirait pas « brûlé » personnellement à quelques mois d’une élection générale ?

Qui sait ? À suivre...

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