Josée Legault Mardi, 13 avril 2021 05:00 - Dans notre panier collectif de mesures sanitaires, pourquoi ne pas y ajouter tout simplement le port du masque dans les parcs ?
En fin de semaine, les parcs de Montréal débordaient déjà de partout. Il y avait des bulles familiales, mais aussi de nombreux regroupements serrés de plusieurs personnes qui, des heures de temps, jasaient tout près les unes des autres. La plupart, sans masque.
Avec ou sans couvre-feu, les parcs seront bondés au moindre rayon de soleil. Normal. La majorité des gens n’ont ni cour ni chalet pour prendre l’air. Avec l’usure covidienne, les parcs sont un service essentiel.
Or, la 3e vague de la COVID-19 frappe fort. La montée de variants très contagieux est rapide. Elle happe même les jeunes adultes, de plus en plus nombreux à se retrouver très malades aux soins intensifs.
C’est pourquoi, ce printemps-ci, la grande proximité physique qu’on observe dans les parcs par beau temps pourrait poser un danger à la santé publique.
Même à l’extérieur, note la Dre Cécile Tremblay, microbiologiste et infectiologue au CHUM, le fameux deux mètres de distance, de toute manière peu respecté, ne suffit plus toujours à se protéger des gouttelettes ou aérosols contagieux.
Alors, que faire ? Le temps que les Québécois aient reçu leurs deux doses de vaccin, ne faudrait-il pas étendre le port du masque à l’extérieur ? Le gouvernement Legault l’a fait récemment.
Discrètement et partiellement
Le problème est qu’il l’a fait très discrètement et partiellement, y compris pour certaines activités sportives. Et encore là, dans des circonstances très pointues, quasi inapplicables dans la vraie vie.
La fatigue ambiante étant palpable, les directives se doivent d’être nettement plus claires et cohérentes. D’autant plus que les variants changent la donne pour le pire. Le principe de précaution prend ici tout son sens.
Dans notre panier collectif de mesures sanitaires, pourquoi ne pas y ajouter tout simplement le port du masque dans les parcs ? Point. Hormis, comme pour les lieux de travail, au moment des repas.
Une campagne de communication, élargie et multilingue, pourrait accompagner cette mesure. Pour mieux mobiliser les gens, elle servirait à expliquer, succinctement, les raisons de le faire le temps qu’il faut.
Aux entrées des parcs et à travers leurs sentiers, on pourrait aussi installer des affiches aisément lisibles. Voire même des petits kiosques de distribution gratuite de masques.
Principe de précaution
Sans oublier des patrouilles policières accrues et visibles. Leur rôle complémentaire serait d’informer les citoyens tout en dissuadant les récalcitrants.
Pour les gens épuisés d’être encabanés, les parcs sont des alliés privilégiés. Encore faut-il qu’en cette nouvelle saison dangereuse des variants, ils le soient de manière sécuritaire pour la santé.
Aller au parc ne doit pas causer le risque de contracter la COVID-19 et de la ramener en plus à sa famille, ses amis, collègues ou voisins.
Le premier ministre François Legault n’aime pas entendre que les directives changeantes de sa cellule de crise sont parfois confuses. Il leur arrive pourtant de l’être.
D’ici à ce que la vaccination soit complétée, la limpidité et la cohésion dans les communications gouvernementales s’annoncent plus vitales que jamais. Vitales, dans tous les sens du mot.