Alors que la vaccination va bon train au pays, une question me vient en tête : si vous aviez pu offrir votre dose de vaccin à une personne dans un pays dans le besoin, l’auriez-vous fait ?
Madeleine Pilote-Côté
Le retour à la vie presque normale est tellement réjouissant. Mais en me bourrant la face de grillades dans une cour et en sirotant ma sangria sur une terrasse au soleil, je me sens mal. Je ne peux m’empêcher de penser aux humains qui ne peuvent bénéficier des mêmes privilèges que nous.
Plus de 75 % des vaccins administrés à l’échelle mondiale l’ont été dans seulement 10 pays, selon le directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Le Canada en fait partie.
Pendant ce temps, en Inde, qui est présentement l’épicentre de la pandémie, moins de 12 % de la population a reçu au moins une dose du vaccin. Sans oublier le continent africain qui a été totalement négligé.
Le Canada s’est garroché sur les doses de vaccin, notamment via le système Covax, privant ainsi d’autres pays. Où est passée la légendaire gentillesse canadienne.
En laisser aux autres
C’est bien beau de faire passer les intérêts de sa population en premier, mais au détriment des autres, vraiment ?
Il m’est difficile de profiter de ma liberté retrouvée quand je sais qu’elle est la conséquence du caractère égoïste de mon pays.
Même si vous aviez répondu oui à la question que je vous ai posée en début de texte, la responsabilité d’aider les pays plus démunis face à la pandémie ne nous revient pas individuellement. Elle revient au gouvernement qui a réellement le pouvoir de sauver des vies ailleurs dans le monde, en évitant de monopoliser les doses de vaccin disponibles.
Pour nous, vacciné rime avec petit party. Pour les pays dans le besoin, ne pas être vacciné rime avec beaucoup trop de mortalité.