L’Académie performance Isatis, qui enseigne le patinage artistique compétitif à Chambly, espère que le gouvernement leur permettra de reprendre l’entraînement sur la glace prochainement.
Depuis la mi-mars, où tout a été fermé partout dans la province, l’école de patinage de Marc-André Craig et sa conjointe, Amélie Fortin, a aussi dû se résoudre à suspendre temporairement ses activités. Le propriétaire espère que le gouvernement annoncera prochainement que le patinage artistique puisse reprendre avant que les glaces ne soient fondues au complexe Isatis Sport Chambly, où ses élèves s’entraînent habituellement douze mois par année.
« Depuis qu’on est obligé de rester à la maison, on est fermé. Ma femme et moi avons tout de suite commencé à s’adapter et demeurer actif pour notre communauté (de patineurs) » soutient-il.
Cependant, ce type d’entraînement à ses limites. L’enseignant a hâte que ses protégés puissent rechausser leurs patins et embarquer sur la glace. D’autres provinces ont donné le feu vert à ce sport. « On veut les garder actif dans la prochaine année. Sinon on pourrait avoir des mois en arrière des patineurs des autres provinces », avance M. Craig.
Il ajoute que la saison estivale est très importante pour le développement des athlètes. Ils progressent autant en quelques semaines que de septembre à juin. Cela s’explique par le fait que l’été les patineurs, qui sont d’âge scolaire, n’ont pas à partager leur temps avec l’école. « On a une grosse demande l’été », souligne M. Craig.
« Nous ne serons peut-être pas en mesure de développer la prochaine relève. »
– Marc-André Craig
Prêt
Il souligne que le plan est prêt pour assurer un retour sur la glace en sécurité. « La Fédération (de patinage) du Québec a déjà fait le plan et on est prêt depuis quelques semaines », mentionne-t-il.
Le propriétaire de l’école indique que les athlètes seraient par groupe de huit ou dix patineurs à la fois sur la glace. Les entraîneurs resteraient à l’extérieur de la patinoire. Il y aurait des règles pour entrer dans l’aréna, y circuler et pour en ressortir.
La problématique réside dans le fait qu’on ne sait pas dans quelle phase le gouvernement autorisera la reprise du patinage artistique. M. Craig estime que si le gouvernement ne leur donne pas l’autorisation prochainement pour reprendre, il craint que le complexe se voit obligé de laisser aller la glace, puisque c’est coûteux à entretenir. Si la glace est fondue, des dépenses devront aussi être engendrées.
« Ce sera un gros travail financier qu’il faudra faire. Il faudra voir si c’est viable de rouvrir pour permettre aux athlètes de s’entraîner. On sera sûrement obligé de sacrifier des joueurs. Ce n’est pas tout le monde qui aura les moyens de débourser le prix », estime-t-il.
Retard d’une génération
Si la saison ne reprend pas bientôt, le propriétaire de l’école craint les conséquences. « Pour certains, ils arrêteront de patiner. Les plus vieux se remettre plus souvent en question, ils pourraient décider de mettre fin à leur carrière. Les plus jeunes, les parents pourraient les orienter vers un autre sport qui peut reprendre, pour qu’ils restent actifs », estime M. Craig.
Il se demande si ça ne pourrait pas compromettre une génération de patineurs.
« Nous ne serons peut-être pas en mesure de développer la prochaine relève. Ça pourrait prendre sept ans, le temps que les athlètes actuels deviennent adulte », dit-il.
Actuellement, l’Academie performance Isatis est en train de développer des athlètes de la relève. Normalement, ils seraient de calibre pour participer aux Jeux olympique de 2026. Notons que l’école a entraîné Julianne Séguin et Charlie Bilodeau, qui ont terminé neuvième aux Jeux olympiques d’hiver à PyeongChang en 2018.
L’entraînement à distance via une caméra n’est pas idéal pour eux. « C’est tellement minutieux comme travail. Avec la caméra, on ne peut pas faire les corrections ou donner un feedback adéquat. C’est très général comme directives. Ensuite, ils sont laissés à eux-mêmes », affirme M. Craig.
Aréna municipaux
À Chambly, au Centre sportif Robert-Lebel la glace a été enlevée exceptionnellement à la mi-mars en raison de la pandémie et de sa fermeture. Habituellement, ce procédé se réalise en avril. Les équipes de la Ville laissent un peu fondre la glace, afin qu’elle « décolle » de la surface de béton. Par la suite, elle est retirée avec de la machinerie. Il n’y a jamais de glace de la mi-avril à la fin août.
Même chose à l’aréna Julien-Beauregard, à Marieville. La glace a été enlevée à la mi-mars alors qu’habituellement elle l’est en mai. «Étant donné que nous ne pouvions rouvrir, nous avons pris la décision de faire fondre la glace au lieu de la maintenir avec tous les frais que ça engendre », indique la Ville.