Un homme masqué brandit une tête coupée dans une main. Dans l'autre, il lève l'index, un symbole comme le numéro un.
Qui se rappel de Abdel Majed Abdel Bary, un rappeur londonien devenu djihadiste, un militant britannique qui se bat depuis pour l’Etat islamique (ISIS) . Les autorités britanniques le soupçonnent d'avoir assassiné les journalistes américains Steven Sotloff et James Foley.
En août, Bary a publié sur son compte Twitter, pour le monde entier, une image horrible.
La chose curieuse n’était pas la tête que Bary tenait dans sa main gauche, même si le trophée était macabre, mais le geste qu’il avait fait avec sa droite.
Pour les adeptes d'ISIS, un seul index surélevé est devenu un signe de leur cause et il est de plus en plus courant sur les photographies de militants. Certains sont même allés jusqu'à appeler le symbole de la mort.
Le Moyen-Orient et ses bouleversements ne sont pas étrangers aux gestes. Divers groupes, allant des Frères musulmans en Égypte aux Kurdes en Iraq, ont utilisé au moins quatre autres signes distincts.
Ces symboles transmettent des messages politiques complexes que les observateurs occidentaux ont largement ignorés. Ce laps de temps est certainement compréhensible à côté d’une tête coupée, le numéro un est facile à oublier.
Les gestes sont aussi vieux que la politique elle-même. Cependant, ils sont devenus particulièrement importants avec l'avènement des médias au XXe siècle. Considérez ce qui est peut-être l’exemple le plus connu: du salut fasciste d’Adolf Hitler.
En un seul geste, Hitler communiqua le pouvoir du national socialisme, l'obéissance des foules allemandes et son propre rôle en tant que dirigeant suprême. Et comme les images de son salut étaient imprimées dans les journaux du monde entier, le symbole atteignait des milliards de personnes autour du monde.
Lorsque les militants de l'Etat islamique (ISIS) lèvent un index au ciel sur la main droite, ils font allusion au tawhid, à la croyance en l'unité de Dieu et à un élément clé de la religion musulmane. Le tawhid comprend la première moitié de la shahada, affirmation de la foi, l'un des cinq piliers de l'islam et un élément des prières quotidiennes. Il n'y a pas d'autre dieu qu'Allah, Muhammad est le messager d'Allah.
Lorsque les militants de l'Etat islamique (ISIS) affichent ce signe, l'un envers l'autre ou devant un photographe, ils réaffirment activement leur attachement à cette idéologie, dont le principe réclame la destruction de l'Occident.
Lorsque des recrues potentielles d'ISIS au Canada, Londres, à New York etc. voient le symbole sur Twitter ou à la télévision, elles peuvent saisir l'ampleur des ambitions d'ISIS et de ses objectifs.
La photo ci-dessous, c'est une des victimes de la tuerie à la mosquée de la Nouvelle-Zélande. Vous croyez qu'il dit : attends une minute ou j'ai une question.