La campagne #FreeFromHijab est menée par des femmes Algériennes pour dénoncer le port du voile comme diktat social.
Pour ces femmes, le port du voile n'est pas obligatoire en Algérie, mais il est implicitement imposé par la société. Elles se revendiquent depuis début février 2019 comme étant "les prisonnières du voile en Algérie".
La déferlante des femmes algériennes fait du bruit sur les réseaux sociaux depuis début février 2019. Sous le hashtag et compte Twitter #FreeFromHijab, avec plus de 4000 abonnés, un grand nombre d'Algériennes dénonce le port du hijab comme "instrument d'oppression" dans leur pays. Sur les réseaux sociaux, elles postent des photos d'elles enfants expliquant que lorsqu'on est si jeune, porter le voile n'est pas un choix. D'autres dénoncent le harcèlement qui pèsent sur les femmes qui choisissent de ne pas porter le hijab car si ce n'est pas une obligation d'après la législation algérienne, la société se charge de violemment pointer du doigt celles qui osent sortir cheveux aux vents.
#FreeFromHijab : la société plus forte que la loi en Algérie ?
C'est une sorte de résistance à la fois féministe et libertaire au conservatisme social qui prend une place très importante dans le monde musulman. Le port du voile relève en principe d'un choix personnel mais ces femmes dénoncent cette société algérienne qui les contraint à le porter quoiqu'en dise la loi. Il existe en fait une pression, bien plus puissante que la loi, qui pousse les Algériennes à s'approprier le hijab non pas par envie mais par peur... Peur de la violence dans la rue, du rejet de la famille, du regard des autres, des insultes sur les réseaux, etc. Ce mouvement révolutionnaire a été particulièrement médiatisé suite aux suicides de plusieurs jeunes filles qui se sont pendues à l'est du pays avec leur hijab. Ce fut un élément déclencheur pour l'éclosion de ce mouvement des "prisonnières du voile en Algérie".
#FreeFromHijab le nouveau #metoo ?
Des personnalités algériennes et/ou féministes rejoignent petit à petit le combat. L'écrivaine et conférencière Djemila Benhabib a soutenu la campagne sur son compte Twitter, qui affiche plus de 30.000 abonnés. Elle s'affiche sur les réseaux avec un slogan incisif : "moi Algérienne, contre le hijab". D'autres personnalités comme Yasmine Mohammed, fondatrice de l'association humanitaire Free Hearts Free Minds, ont rejoint cette lutte... Cette dernière dénonce le problème du voile comme obligation par des tweets profondément engagé : "Les femmes ne sont pas des tortues. Le hijab n'est pas un objet de sécurité mais c'est une fabrication. Les femmes qui portent un voile sont violées ou harcelées quand bien au quotidien." Des hommes se sont même engagés dans la lutte en postant sur Internet des photos d'eux, couverts par le hijab, en solidarité de celles qui voudraient sortir la tête nue au même titre que les hommes...
Source: Le Journal des Femmes